ÉTHIOPIE : PROGRAMME « TRACHOME »

En 1997, Maison de Sagesse initiait le programme « trachome ».

Le trachome est une affection oculaire qui sévit en Éthiopie dans les quartiers insalubres car elle est due à des germes contagieux transmis par les mouches et les mains sales.

Le trachome condamne l’enfant à une cécité certaine, compte tenu des complications croissantes. Le soigner relève de l’urgence puisque l’enfant souffre d’un handicap altérant sa vision et également du développement, puisqu’après intervention, il pourra bénéficier d’une activité et d’une scolarité normale.

Soigner un trachome contribue donc à sauver une vie.

En 1998, la lutte contre cette maladie s’engageait alors simultanément en France, d’où MDS s’assurait de trouver les fonds nécessaires pour l’envoi des médicaments, et sur place, grâce au Docteur Zeraï Mengistu.

A cette époque, 2877 élèves de 6 écoles élémentaires avaient été examinés par le docteur Zeraï Mengistu. Parmi eux, 1640 étaient atteints du trachome et entraient en traitement grâce aux 2660 tubes de Tétracyline achetés.

La saison des pluies et la fermeture des écoles ayant interrompu les opérations, le docteur Zeraï ne reprenait ses actions que fin octobre. Après cette date, 1678 élèves ont été examinés et 728 étaient en cours de traitement. C’était donc, depuis début mars 1998, 4555 élèves qui avaient été examinés, dont 2 368 étaient en cours de traitement pour le trachome!

Deux opérations des yeux ont été effectuées sur place : la première pour AsefaKetselaqui a eu la joie de retrouver un œil perdu cinq ans auparavant et la seconde en décembre, pour KalehirvetAbera, âgé de neuf ans et aveugle depuis huit ans qui a recouvré une vue normale. Il peut enfin redécouvrir le monde qui l’entoure avec « ses yeux » ! Une belle réussite pour le docteur Zeraï et pour tous ceux qui ont œuvré avec lui !

Au printemps 2000, MDS remis au docteur ZéraïMangistu 5 000 Francs (fonds propres de l’association) afin de continuer dans cette direction et d’assurer le dépistage et les soins pour Maison de Sagesse.

 

Témoignage :

 

« Je viens de rentrer d’Ethiopie, tombé du ciel comme une plume qui se pose sur un nénuphar. Comme chaque fois, les mêmes questions reviennent, inévitables, dues au décalage entre nos pays : pourquoi tant d’inégalités ? pourquoi tant d’horreurs ? au nom de quoi et au non de qui ?

Partout de par le monde, l’innocence paie le prix fort des guerres, des maladies, de la malnutrition, du commerce de ces corps frêles, fragiles.

Ces enfants qui par centaines s’éteignent du sida, tués, démembrés par les mines, souillés et détruits par la prostitution, petits soldats aux manches trop longues, aveugles de force par les trafics des cornées, mutilés par le commerce des organes, et toutes celles et ceux que l’on oublie, au nom d’une économie tentaculaire visant uniquement le profit au détriment de la vie. Crions : l’Homme se meurt !

Car au-delà du bien-être matériel, de la fatalité et du « chacun pour soi », une des plus grandes satisfactions que nous pouvons avoir dans l’existence n’est-t-elle pas d’essayer de soulager les souffrances et d’aider ceux qui attendent de la communauté humaine une vie plus légère ? Simplement, par la résolution de leurs problèmes quotidiens : manger, boire, dormir et élever leurs enfants.

Certains de ces enfants à coup sûr, porteront le germe d’un espoir fou. Celui d’un monde plus juste, plus humain. Maison de Sagesse est là, comme une bouée de sauvetage, une lueur dans la nuit, un fil ténu et tendu entre la vie et le désespoir, une bouée avec laquelle nous tenterons de sauver le maximum d’enfants et ce, jusqu’à notre dernier souffle, car nous sommes parents, père et mère et, avant tout, Humain. C’est une chance. »

 

Luc Bourdin, avril 2000 – sapeur-pompier Vice-Président de Clemauvergne Humanitaire